Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Partagez le français !
Partagez le français !
Publicité
Archives
17 octobre 2013

*Premières lignes Je me trouvais ce matin, 16

*Premières lignes

 

Sin título

 

Je me trouvais ce matin, 16 octobre 1832, à San-Pietro, in Montorio, sur le mont Janicule, à Rome. Il faisait un soleil magnifique ; un léger vent de sirocco à peine sensible faisait flotter quelques petits nuages blancs au-dessus du mont Albano ; une chaleur délicieuse régnait dans l’air, j’étais heureux de vivre. 

Je me suis assis sur les marches de San Pietro et là j’ai rêvé une heure ou deux à cette idée : je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître. Qu’ai-je été, que suis-je, en vérité je serais bien embarrassé de le dire.

Le soir en rentrant assez ennuyé de la soirée de l’ambassadeur je me suis dit : je devrais écrire ma vie, je saurai peut-être enfin, quand cela sera fini, dans deux ou trois ans ce que j’ai été, gai ou triste, homme d’esprit ou sot, homme de courage ou peureux, et enfin au total heureux ou malheureux.

Stendhal, Vie de Henri Brulard, écrit en 1835-1836, publié en 1890.

 

Sin título

 

Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.

Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.

Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1781

 

Sin título2

 

Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt-et-un, et j’étais leur premier enfant. Je tourne une page de l’album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n’est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j’ai deux ans et demi, et ma sœur vient de naître.

Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, Gallimard, 1958

 

Sin título2

 

Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit :

« Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »

Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je n’ai jamais parlé. Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C’est entre toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante.

Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli.

Marguerite Duras, L’Amant, Les Éditions de Minuit, 1984

 

Peut-on comprendre pourquoi chaque auteur a écrit sa biographie ?

-        Stendhal : Pour découvrir de qu’il a été, pour se connaître.

-        Jean-Jacques Rousseau : Pour se montrer aux autres tel qu’il est.

-        Simone de Beauvoir : Pour nous raconter un peu de sa vie.

-        Marguerite Duras : Pour nous raconter ses souvenirs.

 

Rédigez les premières lignes de votre autobiographie.

Je suis née le 12 février 1993, dans un hôpital à San Salvador. J’ai vécu mes premières années chez ma grand-mère avec mes parents. J’étais leur premier enfant. Cinq ans après, les choses étaient différentes : nous n’habitions plus chez ma grand-mère ; nous avions notre propre maison et nous n’étions plus trois ; j’avais deux sœurs.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité